Contentieux électoral : La leçon du Conseil constitutionnel

Pour avoir voulu jouer avec le droit électoral, Cabral Libii et Maurice Kamto ont été étalés par le juge électoral mardi dernier.  

Le contentieux électoral de la présidentielle du 07 octobre 2018 s’est déroulé mardi dernier au Conseil constitutionnel, à Yaoundé. Le verdict, on le connait : non seulement tous les recours formés en vue de l’annulation totale ou partielle du scrutin ont été rejetés, mais en plus, le public présent au Palais des Congrès de Yaoundé a eu droit à un des plus grands moments de pratique du droit dans notre pays.

Face au dilatoire des adversaires du Rdpc, le Conseil est resté impassible, se limitant à dire le droit, alors que les recourants voulaient visiblement l’entrainer sur le terrain politique. Il en est ainsi des demandes du Mrc de Maurice Kamto, candidat autoproclamé élu, qui, en même temps qu’il demandait l’annulation partielle du scrutin, récusait onze (11) membres du Conseil constitutionnel.

On a ainsi assisté à près de deux (02) heures d’échanges entre avocats d’une part, puis entre le Mrc et le Conseil d’autre part. Au finish, ni les pseudo-arguments de Me Yondo Black, chef de file des conseils de Maurice Kamto, ni les tournures et les belles paroles de ce dernier luimême, n’ont convaincu le juge électoral. Au contraire, le Conseil constitutionnel a inscrit Maurice Kamto et Cie dans une école de sagesse et de droit. Les sages ont d’abord relevé l’incongruité de la récusation de certains parmi eux par le recourant, relavant son défaut de qualité, puisque Kamto n’est ni le président de la République, ni membre du Conseil. Ils lui ont par la suite administré une leçon de droit constitutionnel, en apprenant entre autres, à l’illustre professeur de droit qu’un arrêté du ministre de l’Administration territoriale relève, non pas de la compétence du juge constitutionnel ni du juge électoral, mais du juge administratif.

Cabral Libii a lui aussi eu droit à une leçon de sagesse. Le candidat du parti Univers, futur enseignant de droit, a appris que le respect des délais était d’ordre public, et qu’en conséquence, son recours aurait dû être déposé au plus tard le 10 octobre 2018 à 18 h, ou encore qu’un scrutateur des opérations de dépouillement des votes n’est pas un mandataire d’un candidat. Tout le bavardage qui a suivi n’a servi à rien, et son président est reparti, la queue entre les jambes. Exactement comme son rival du Mrc qui ne savait visiblement pas ce qu’il était venu faire devant le juge électoral.