Contrairement à certaines prédictions faisant état de ce que l’élection présidentielle ne pouvait pas avoir lieu dans cette partie du pays du fait de la présence des terroristes sécessionnistes, les populations ont pris leur courage à deux mais pour se rendre dans les bureaux de vote.
La réalité a résisté à toutes les formes de théorie. Les partisans du Chaos et leurs alliés objectifs ont multiplié des interventions sur les plateaux de télévision, dans les studios de radio et les colonnes des journaux, pour dire que les remous socio-politiques allaient décrédibiliser l’élection dans le Nord- Ouest et le Sud-Ouest. Selon eux en effet, l’élection présidentielle qui malgré tout s’est tenue le 7 octobre dernier, ne devrait pas avoir lieu. Au regard de ce tohu-bohu médiatique, les partis politiques de l’opposition ont délibérément choisi de ne pas aller battre campagne là-bas. Le Rdpc en ce qui le concerne, n’a ménagé aucun effort pour le retour à la normale dans cette partie du territoire national, et a encouragé les populations à s’inscrire sur les listes électorales. Une opération qui a ensuite favorisé les descentes sur le terrain du parti au pouvoir pour aller battre campagne dans cette zone. Il était donc tout à fait normal, que ses militants et sympathisants se rendent aux urnes le 7 octobre 2018. Compte tenu du contexte sécuritaire délétère, l’élection s’est tenue sur haute surveillance des forces de défense. C’est donc au total 978.303 électeurs, soit 371.758 dans le Sud- Ouest et 606.544 dans le Nord-Ouest qui étaient appelés aux urnes. Ils étaient répartis dans 4027 bureaux de vote, soit 1694 dans le Sud-Ouest et 2333 dans le Nord-Ouest. La motivation observée vers les bureaux de votes, permet aujourd’hui, d’être optimiste quant au taux de participation.
À Bamenda le chef-lieu de la région du Nord-Ouest par exemple, l’élection s’est tenue dans tous les sept départements. Le premier ministre chef du gouvernement Philémon Yang, a quant à lui voté dans un bureau logé dans les locaux la délégation régionale du ministère des Travaux publics dans l’arrondissement de Bamenda 1er. Après avoir rempli son devoir civique, le premier ministre a confié, « j’ai eu du plaisir à voter, j’ai exercé mon droit de vote et j’encourage les camerounais à faire de même », dira –t-il. Dans la localité de Mbiame dans le département du Bui, le matériel électoral est arrivé par un hélicoptère militaire. À Misaje dans le département de la Donga Mantung, les électeurs se sont dirigés massivement vers les bureaux de vote. Ils ont pris d’assaut les écoles publiques de Kamin, de Dumbu et le Lycée de Chunghe pour exercer leur devoir de citoyen. C’est donc dire, que même si les remous sociaux dans ces deux régions ont quelques peu laissé planer le spectre de l’abstention, celui-ci ne saurait être de nature à remettre en cause l’élection dans cette partie du pays.