Est : Au-delà du vote – le calme et la sérénité ont prévalu le long du processus

Pour les 320.000 électeurs de la région de l’Est répartis dans les 1437 bureaux de vote, c’est dans le calme que les opérations de vote se sont déroulées.

Occasion pour le gouverneur Grégoire Mvongo qui a sillonné certains bureaux de vote de la ville de Bertoua de se déclarer « Je suis satisfait de constater que tout s’est passé dans l’ordre et la responsabilité. Tous les appels à manifestation qui ont été lancés dans les réseaux sociaux n’ont pas été suivis dans l’ensemble de la région. Des mesures idoines ayant été prises en amont.» Cette maturité politique, on la doit en partie par le travail de sensibilisation effectué sur le terrain par les responsables du Rdpc. « Nous avons transmis à nos militants et sympathisants, le mot d’ordre de responsabilité. Notre parti étant un parti de rassemblement, il ne pouvait en être autrement », confie Bernard Wongolo, président de la commission régionale de campagne pour l’Est. Au-delà du vote qui est un devoir citoyen, la grande mobilisation pour le scrutin de dimanche dernier a déjoué les pronostics de ceux qui avaient prédit une certaine réticence, vu le contexte dans le pays. « Cette élection présidentielle a permis aux camerounais de mieux cerner les enjeux. Jamais le choix du président de la République n’a été aussi couru et médiatisé. Les réseaux sociaux malgré tout, ont apporté un côté que beaucoup de personnes n’ont pas vu. Tous ces messages de démobilisation, de haine, de tribalisme et de fausses déclarations ont contribué à mieux éclairer les uns et les autres sur les projets parfois inavoués de certains esprits mal intentionnés ». Cette posture d’Ulrich Igor de la société civile est assez évocatrice. Dans les états-majors des partis alliés, c’est la même satisfaction. « Je crois que les camerounais ont muri. Tout le monde s’est bien aperçu des plans machiavéliques de certains de nos compatriotes candidats à la présidence. Nous devons penser à construire notre pays et non à le détruire pour accuser les autres ». Janvier Tidike de l’Undp est formel, tout comme son compatriote du Pap qui ajoute : « Il ne s’agit pas d’un jeu, mais d’un moment important de la vie de notre pays. Je voudrais croire que nous avons mis nos égos de côté pour ne penser qu’à l’avenir du Cameroun. Il ne serait pas amusant que les uns croient qu’ils méritent mieux la gestion de notre état que d’autres. La loi doit s’appliquer à tous ». Le sénateur Marlyse Aboui de l’Andp n’est pas moins déçue par la sortie du candidat Maurice Kamto, très imaginatif : « Le Cameroun est un pays de droit, et la loi en matière électorale est claire. Je ne m’explique donc pas comment un professeur de droit de son rang peut fouler au pied, la loi qu’il a défendue toute sa carrière durant. Je crois qu’il faut laisser les institutions républicaines faire leur travail ».

Dans l’ensemble, la région de l’Est a ses oreilles tournées vers le conseil constitutionnel à qui revient le coup de sifflet final. Nazaire Beka, le délégué régional Elecam indique à ce sujet : « Faisons confiance aux structures mises en place. Pour nous, le vote a été transparent et les documents et autres rapports des observateurs nationaux et internationaux, ainsi que du Conseil constitutionnel vont faire leur travail et le verdict des urnes sera rendu public. » De quel côté le but sera marqué ? Bien malin qui va s’aventurier dans le pronostic.